Après-midi d’octobre

Sa chambre bleue est bien celle que je préfère.
Mon bouquet du matin s’y fane, et l’atmosphère
Languissante s’empreint de parfums assoupis ;
Les longs et fins rideaux, tombant sur le tapis,
Attendrissent encor le jour discret et sobre
Que leur verse une tiède après-midi d’octobre.
Au coin du feu mourant deux fauteuils rapprochés
Semblent causer entre eux de nos prochains péchés.
Un coussin traîne là sans raison ; mais le fourbe
S’offrira tout à l’heure au genou qui se courbe.

François Coppée