Ulysse

occulus
Le mythe est le rien qui est tout.
Le soleil lui-même qui ouvre les cieux
Est un mythe brillant et muet ―
La dépouille mortelle de Dieu,
Vivante, mise à nu.

Celui-là, qui trouva un havre en ces lieux,
Reçut de son absence d’être une existence.
Sans exister il nous combla.
Parce qu’il n’est pas venu, il fut celui qui vint,
Il fut celui qui nous créa.

Ainsi s’écoule d’elle-même la légende
En venant pénétrer la réalité,
Qu’en son parcours elle féconde.
Plus bas, la vie, moitié
De rien, se meurt.

Fernando Pessoa

 

PHOTO/LE DOME DU PANTHEON ROME