La spirale de l’homme de lettres

L’homme de lettres remet chaque fois en question son propre destin.
En cela, sa condition ressemble à celle de l’adolescent qui n’a besoin que du jugement d’autrui pour avoir de soi la pire ou la meilleure des opinions.
On peut prendre une telle caractéristique pour de l’éternelle jeunesse, et cela explique certaines réactions de l’homme de lettres face aux problèmes de la vie.
Exclusions ou adhésions deviennent des sentences capitales ou des passeports pour l’Olympe.
Elles ne sont ni l’un ni l’autre.
D’ordinaire, elles intéressent surtout celui qui en décide.

Mais l’homme de lettres se meut à la lisière de l’inexistence : et la crainte d’être de nouveau happé par l’abîme revient périodiquement suivant un tracé en spirale.

Giuseppe Pontiggia