Giorgio Morandi: un art de la disparition

« Tout est un mystère, nous-mêmes ainsi que toutes les choses à la fois humbles et simples. »  Giorgio Morandimorandi
Bernardo Bertolucci se réfère à Borges, pour parler du travail de Morandi. Il le compare à l’Aleph  » un point d’où on ne sait d’où, on peut voir en même temps des tas de choses du monde  »  » un point dont on peut épier l’infini « . Giorgio Morandi accordait beaucoup d’importance à la perception depuis qu’il avait lu les écrits de Le Corbusier. Et, toujours comme Le Corbusier, à la lumière. Les éléments de ses paysages se réduisent de plus en plus à leur essence, formes géométriques suggestives, hors du temps. Ses natures mortes, sont reconnaissables et intrigantes. Composées de bouteilles, de bols, de cruches, cela part dans des hauteurs, il y a parfois beaucoup d’objets puis cela se réduit. Sa palette de couleurs évoque la nostalgie, quelque chose de l’ordre des souvenirs, un art de la disparition.

Stéphanie Etienne