qu’il faille des ombres
comme regain pour le désir
et l’enfant mené au large pour y croire
c’est certain
qu’elles fassent pleuvoir sur nous
toutes sortes de pétales enflammés
puis leur nuance innocente car pâle
au matin d’un cerisier du japon
autant revivre en mon jardin
que tant de mains roulent leur crasse
avides de matière avides de vêts d’or
sous nos yeux crucifiés, nos yeux si pauvres
dans le choix
que parfois nos corps
dans leur course aux aguets
soient précédés d’une lumière
distincte mais reliée
fuyant nos lèvres
honteuses presque de nos pas de vieille suie
aveu fait foi
mais quoi alors quoi
alors ?
n’y a-t-il de l’espoir en présence
si brève
qu’on peut désemparer ?
ou c’est ainsi et faibles
― si beaux en vérité ―
que nous nous dépolissons
d’avalanche en avalanche
de lumière