Ready-made

ready made

A observer l’art du XXe e siècle, le ready-made est une pierre d’achoppement contre laquelle il est difficile de ne pas venir buter. S’il fut tout d’abord un objet non identifié par l’art de son temps, il est devenu une référence incontournable pour la création contemporaine qui ne cesse encore aujourd’hui de s’y rapporter. Faire de l’art avec ce qui n’en est pas : voilà la définition aporétique du ready-made qui a été progressivement invalidée par sa postérité. En obtenant une légitimité au sein du champ de la création plastique, l’invention de Marcel Duchamp s’est transformée en un paradoxal « objet-dard » dont l’instabilité semble continuer à inquiéter même si elle a rejoint les musées. Au cœur de ces « coins de chasteté » où toutes les provocations de la modernité ont été rassemblées, le ready-made demeure en effet le lieu d’une césure impossible à résorber. Il a ouvert la catégorie de l’œuvre d’art à ce qui lui était soi-disant le plus étranger lorsqu’elle se limitait encore à l’illusion : la réalité même.

La beauté de l’indifférence ou Le pat de Marcel Duchamp.
de Fabien Danesi

Photographie d’une vitrine du vieux Bastia 2012
On distingue en  filigrane un autoportrait.