Un cocon de brume

 

 

 

 

 

J’aime me protéger de la lumière en me réfugiant dans un cocon de brume ou de brouillard. Je ne vis bien que dans le mystère de l’ombre d’où, peut-être, mon attirance pour l’univers de l’espionnage tel qu’il est mis en scène par John le Carré. J’ai la sensation d’avoir, d’entrée de jeu, été mis dans l’obligation de cacher quelque chose, quoi ? Je ne le sais pas, bien que je me doute que la sexualité ait à voir avec cela. Longtemps j’ai caché à ma famille que j’écrivais. J’ai décidé d’être né à Ostende, de l’union du sable et de la mer. J’ai donc pris des risques. Pourquoi ? Probablement afin de me distancier du soleil algérien, celui des heures passées dans le djebel à attendre, pour assurer leur protection, le passage des convois civils et militaires.

Franck Venaille, C’est nous les Modernes,