Rhapsody in black

 

Je rêve d’une mort subtile, d’une mort camouflée, que le dernier sursaut des masques travestisse en extase ou en rire.

Je rêve d’une mort qui s’ignore, innocente et sournoise, du couteau au détour des ruelles, de la balle perdue qui me préserve jusqu’au bout de l’horreur du choix.

Je rêve d’une mort anonyme, effacée, opaque à force d’ourdir ses raisons, ou n’en ayant pas, qui, ne justifiant et n’achevant rien, sauverait le secret qui, peut-être, n’existe même pas hors d’elle…

Je rêve d’une mort qui échoue, comme tout doit échouer, sauf l’amitié qui, n’exigeant rien, se plaît à encore et toujours offrir, dans cette discrétion qui tant lui ressemble…

André Rougier