J’ai vu les grandes digues au loin
Bâties contre l’assaut du temps
Leurs démesures
Brisées par l’ondulante beauté du sel
Des ambitions
Et des rochers gravés jusque dans les cimes
Réduits à une vieillesse lente de galet
Je vois aujourd’hui des hommes creuser la mer
Et retourner la terre
Des projets d’acier dépliés devant l’abîme
Des fumées noires qui s’élèvent
Au-dessus des torses nus
Et des villes fulgurantes ravagées de trous
C’est ainsi
L’oubli
Après l’usure
Qui voudra cette douceur
Qui ne polit que des cailloux