Doute endormi

BISPas de porte fermée,
ni ouverte.
Je suis le tranchant d’une porte
qui oscille en avant, en arrière
guidée par les doigts qui écartent
et réduisent la frange de lumière.
Je suis les doigts qui tentent de se faire lumière.
Je suis la lumière, assez chaude
pour veiller sur mon doute,
assez douce pour ne pas le réveiller
avant la révélation du rêve.
Cèlia Sànchez-Mústich

Traduit du catalan par François-Michel Durazzo,
In  – Cet espace entre nous – Éditions du Noroît