D ’Ajaccio à Paris à tire d’ailes

j’ai troqué la mer
contre une foule anonyme
épinglé l’horizon
à une porte cochère
échaudé ton soleil
enjambé ma rime
épuisé l’attente
et bouché les oreilles
pour cracher enfin
tes vagues
sérénades
qui appellent encore
mon reflet détaché
mais ici loin
une copie lavande
sous les yeux fermés
fait couler un oiseau
dans son ciel
contrebande de l’image
arrêtée
et retranche le cœur
en millièmes
d’un trait

Vera Kolessina