Coulé dans le béton

 

 

 

 

J’ACCEPTE MON VISAGE 
Notre couche est étroite pour nos deux
nudités. C’est le trottoir
que tu enlaces avec le bruit des autres.
Et tout ce braille en nous
coulé dans le béton. Ce ne sont pas nos
ombres c’est le mur qui avance.
À midi tu me perds et me trouves dans
la pierre. Tu me rapportes un geste
de la mémoire des murs. Je n’ai pas
reconnu ma porte et ma tombe.
L’univers — ce mot de plus dans le sang.
Tu m’étrangles. Ma gorge
— sépulcre de ton feu. Mutile-moi de ta
verge. J’accepte mon visage

Hyam Schoucair YaredNaître si mourir,
Écrits des Forges/le dé bleu/L’Idée bleue, 2008, page 16.

Son portrait par mes soins