Une eau bleue

Dans le terreau brûlé par cette foudre épaisse.
Et je vois peu après, mi-dormant mi-pensant,
Une eau merveilleuse se recueillir
En deux mains fines et tremblantes, serrées
En un creux quelque peu enfantin, je crois,
Tombant goutte à goutte des fentes d’une roche antique et douloureuse.

« A moins que cela ne relève du leurre »,
Insinue mais se refuse à admettre
L’esprit vacillant – ivre – entre sommeil et veille.

Mario Luzi