Soriani

 La Corse entre la liberté et la terreur…

 soriani

« On s’est toujours étonné de la rareté des productions artistiques Corses. Il n’y a pas, prétend-on, d’écoles, de courants, de styles picturaux, architecturaux propres à la Corse … Outre les raisons d’ordre sociologique et historique, il en est une qui vient peut être de la beauté même de l’île. Nous entendons par beauté, ici, non le résultat d’une élaboration de formes, mais la qualité des forces qu’elles recèlent et diffusent… Et puis il faut une certaine douceur, un se défaire à soi-même, pour qu’il y ait de l’art il faut que se taise le bruit des armes et que, dans la déperdition des jours, l’homme trouve un lieu de calme pour dire à nouveau l’aube des formes. Il faut quelque mollesse, un vide de vie que viendra remplir l’agitation des forces retenues dans la matière façonnée. La Corse n’a jamais connu cette mollesse ni ce vide ; mais sa vie est âpre et tourmentée, son abandon à soi un silence sans complaisances, un moment de métabolisme et d’orgueil ; le fond des corps demeure ouvert au jeu des espaces… »

José Gil