Promenade verticale

En arrivant au sommet de la colline
J’ai regardé mes pieds nus couverts de boue
Un frisson d’effroi m’a transpercé à ce moment-là
Mais la tendresse, la beauté du ciel m’a calmé
En relevant ma tête, l’horizon s’échappait,
la ligne droite éternelle
J’étais en face de mon passé, de mon destin
Je voyais chaque brique s’empiler à toute vitesse
L’air montait et les oiseaux piaillaient de plus en plus fort
Alors j’ai levé les mains au ciel et j’ai crié :
“Oui, je pourrais repartir !”
Je n’avais que dix-sept ans, mais je savais,
déjà dans la descente,
je me suis souvenu de cette vieille femme
au pied de mon lit
qui m’a dit que le mal est toujours là
où nous cherchons le bien.

Edgar Georges