Ma cité idéale

Rêve mégalomane d’Architecte démiurge ?

L’arsenal / Venise

La cité que j’écris la voilà qui s’étire. Elle me semble déserte et recouverte de monuments funéraires, sortes de catacombes aux plafonds effondrés.
Je la trace dans un carré traversé par deux voies perpendiculaires suivant les médianes de ma figure géométrique. L’axe primordial de la ville suit la ligne imaginaire autour de laquelle pivote la voûte céleste, reliant ainsi le nord au sud. Le point de convergence entre les deux lignes : le pivot et l’autre axe est-ouest déterminent le lieu exact du centre de la ville.
Une fois installé en cet endroit, je scrute le ciel pour définir l’orient d’où le soleil se lève. Dans le lointain sur l’horizon, l’astre resplendit, j’y inscris la porte principale, celle par où la lumière le matin pénètre. A égale distance de cette porte, sur les trois autres côtés de mon carré parfait, je figure les autres portes, elles marquent dans l’espace les points cardinaux qui délimitent à peine les frontières du lieu de ma relation.
Puisque de cette place forte je suis le fondateur, je me pare d’une toge drapée à la mode antique, et je consulte l’oracle, pour m’assurer par des signes visibles que rien ne s’oppose à la fondation d’une cité idéale dans ce lieu arbitraire.
Maintenant, ma charrue au soc de bronze, tirée par des taureaux blancs grave un sillon tout autour de la ville, cette cicatrice en carré dans le sous-sol fonde les marques indélébiles de mes remparts. Aux emplacements prévus pour les portes, je soulève le soc, afin de bien distinguer l’endroit des divers passages.
Une fois revenu à mon point d’origine, le levant, ma cité virtuellement est inscrite en terre. Puis au point de rencontre des deux voies principales, je creuse une fosse circulaire,
cette demi-sphère est la réplique exacte de la voûte du ciel.

Guidu

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