L’orgueil des inventeurs

A

A regarder la perfection s’envoler de ses mains,
Nécessité est faite de se faire inventeur,
De parfaire l’univers.
Recommencer inlassablement les mêmes gestes,
Ceux des bâtisseurs
Qui façonnent des grandes villes avec des minarets blancs,
Des palais verts recouverts de tuiles vernissées de miel,
Des citées au crépuscule qui scintillent de splendeurs.
Ces miniatures persanes en se profilant dans son ombre
Délimitent une frange incertaine,
J’ai appris à y lire lentement les couleurs qui désertaient ma palette.
Avant son visage, en monochromes, je peignais l’infini,
Mais de retour en mes terres le rose a jailli
Il sait se faire passer pour rouge,
Le même qui enveloppe les collines de mes frontières naturelles
Au soir de mes espoirs.
Ils n’ont plus qu’un seul sens
Faire,
Refaire,
Parfaire l’univers.

Le titre est emprunté à Arthur Rimbaud

Guidu  Antonietti di Cinarca  pour  Fabienne   Magnan