L’île ensemble

ENSEMBLE  maintenant, ils parcourent la ville… au détour d’une ruelle IL pense à son île perdue dans l’immensité, entre le ciel et l’eau …au loin derrière ses épaules, ELLE, scrute l’infini de la mer et cristallise ses rêves… comme en une évasion, …une chimère… une folie… La brise légère emporte vers eux son souffle féerique… c’est l’appel du large, une fugue éperdue… un désir d’abandon… la récusation du quotidien grisâtre…
C’est certain maintenant, l’île a perdu son isolement… Leur intimité désormais leur fait oublier jusqu’à son nom… ELLE se farde de naïve candeur… ELLE se grime pour une fête sublime à venir …LUI  cependant craint qu’elle ne se venge…IL sait que l ‘utopie de ce monde claquemuré est apocryphe… IL sait qu’il s’est brûlé en s’autoproclamant roi-fondateur d’un lieu où les habitants ont creusé un isthme, séparant leur terre du continent… IL s ‘est laissé emporter… tout endroit peut être le centre du monde…. L’île, son île… n’est presque rien en fait.. c’est peut-être pour cela qu’ IL la médite centre du monde fait de grands vides et d’ouvertures aussi … de vent et de lumière…d’horizons violets dans lesquels le soir en montant lentement comme une marée, engloutit les contours de sa raison… ils s’égarent … Mais IL  sait que pour ELLE il doit écrire à l’infini et en encre de terre …sur des diagonales entre le ciel et la mer…. en posant cette lumière bleue sur des obliques pour dessiner des ombres à l’horizontale dans la transparence des verts … du même vert que ses yeux si verts …Captif, comme un fugitif harmonieux IL décide d’épouser le ralenti du lierre à l’assaut des pierres à l’assaut de l’éternité…cette fenêtre ardente…celle qu’ELLE  lui a entrouverte est sa propriété probatoire…LUI , l’homme de l’instabilité unilatérale qui à chaque effondrement de preuves attend ses réponses…ELLE , qui par des salves d’avenir sait qu’IL agit en primitif … incapable qu‘ IL est de prévoir en stratège…. L’acquiescement éclaire son visage… le refus lui donne la beauté… les cendres du froid sont dans le feu qui chante le consentement… ENSEMBLE  maintenant ils se savent voués à des débuts de vérités.

GUIDU