Lignes

Tout va à reculons
comme, dans un train, le paysage,
si tu changes de place, tout fuit en avant
dans le non invisible.

Je suis là,
je suis ce corps
cette matière qui oscille
ce regard
ces mains.

Le paysage est un tourbillon
qui s’épie lui-même dans l’éphémère
images en fuite
des maisons, des arbres, le ciel, la plaine
dans la tourmente de l’instant.

Mais quel instant ?
Celui de la conscience qui persiste ?
Celui du mouvement
du train dans le paysage ?
Celui de la fugacité de la vie
face à l’éternité ?

Ou l’instant qui s’ouvre
à l’intemporel ?

Tout va à reculons
comme, dans un train, le paysage
si tu changes de place, tout fuit en avant
dans le non invisible.

Amedeo Anelli