la lenteur d’arbres solitaires

Nous gardons souvenir d’affections anciennesAvec la lenteur d’arbres solitaires
Le pain mûrit sur nos tables et les heures s’étirent
Nous gardons souvenir d’affections anciennes
D’ombres où le sommeil renouvelle le souffle
Et la rivière partout nous accompagne
À l’entendre nos mains s’ouvrent nos épaules se délient
C’est verser de l’huile dans notre sang
Quand la journée obscurcit les visages
Amère récolte de patience !
À nos fronts qui reposent le ciel porte encore offrande
D’oubli sous la pluie bavarde

 Emmanuel Damon, Regain du sang