Le Luth noir

Les Tsiganes sont comme les oiseaux
qui volent contre le vent.

Ma femme est une gitane
hongroise redoutable.
À la seconde où je l’ai vue,
j’ai su que c’était l’ange
qu’on m’avait envoyé.

Au royaume de l’espoir
il n’y a jamais d’hiver.

« Je me souviens » et « il y a longtemps » :
ce sont les deux phrases les plus
poétiques de la langue française.

Je passe souvent du temps
avec des hommes et des femmes
qui ne sont rien dans cette société,
mais qui sont beaucoup pour moi.

Les deux plus grands poètes
de la langue française
ce sont deux femmes.

Le timbre de la voix et les mots utilisés
en disent plus sur un individu
que ce qu’il prétend être.

La sonorité délicate et somptueuse
de mon luth me transporte,
que je le veuille ou non,
dans le Royaume neigeux de la mélancolie.

Alexandre Romanès