L’angoisse de la page blanche

 

 

 

 

 

Quand vous écrivez, vous êtes absolument seul, et personne ne vous aide. Et c’est tant mieux car si vous êtes aidé, vous n’existez plus. Mille poètes habitent chacun de nous. Un poète ne commence jamais de rien, du blanc, mais risque d’y aboutir. En écriture, le blanc n’existe pas. (…° Nul texte poétique n’appartient qu’à celui qui l’a écrit, étant donné que nous portons forcément certains traits, même minimes, de poètes que nous avons lus. Ces traces ne doivent cependant pas faire disparaître nos propres traits. (…) Pour moi, la vraie question, et la plus difficile, reste la suivante: Où, sur la page blanche, ai-je ajouté du nouveau?

 Mahmoud Darwich, Entretiens sur la poésie