Laisses de mer …

À toi

Il faudra alors se satisfaire de l’extrême lenteur des jours
du parfum affadi des journées sans lumière
des coquillages vides sur les laisses 
de mer
du craquèlement des pas dans les pas 
de l’absent
du ricanement persistant des mouettes rieuses
des plumes abandonnées dans les recreux 
des dunes
des filins emmêlés dans les lagons d’oyats

Il faudra alors oublier la lueur du regard
et laisser au sourire le temps 
de s’estomper
de n’être plus qu’une ombre au coin de ta paupière
à peine un battement imperceptible des cils
la soie d’un cheveu pâle glissé entre deux pages
juste un mot évadé 
de tes courriers froissés
juste un nom éclipsé dans l’océan du ciel
une larme égarée dans l’infini silence

Angèle Paoli

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