J’écris les mots et les analogies

LE SILENCELE SILENCE NE ME TROMPE PAS

Déformé le battement
de la cloche de San Simpliciano
est recueilli par les vitres de ma fenêtre.
Le son n’a pas d’écho, il prend un cercle
transparent, me rappelle mon nom.
J’écris les mots et les analogies, tente
de tracer un rapport possible
entre vie et mort. Le présent est hors de moi
et ne pourra me contenir qu’en partie.
Le silence ne me trompe pas, la formule
est abstraite. Ce qui doit venir est ici,
et si ce n’était pour toi, mon amour,
le futur aurait déjà cet écho
que je ne veux pas écouter et qui vibre
à l’abri comme un insecte sous terre.

Salvatore Quasimodo
Traduction de Thierry Gillybœuf

Version originale en italien