J’aurai réappris le vide

J’aurai réappris le vide

 

 

Nous fleurirons nos tombes avec des plumes d’oiseaux.
La nuit regardera la pluie mouiller les pierres
sous ses lèvres humectées de salive et de vent.

J’aurai cessé de parler aux morts.
J’aurai réappris le vide.

L’oubli capture
jusqu’aux reflets demeurés trop longtemps derrière les
miroirs
eux-mêmes peints à la gouache
depuis la naissance de la lumière.

 Colette Klein