Donnez-nous des pierres…

donnez-nous des pierres pour le repos,
leur bogue de granit ocre
connivente au cœur,
en projection
l’enlisement des silhouettes jetées, cassées dessus ces marches
et toute l’aumône des
mouvements d’hommes
bordant nos peines comme fleuves équarris
à grandes enjambées de désirs

qu’on puisse mourir de la longueur d’un arbre
ou de son vêt d’ombre
jetés bas par le midi trop plein
par la touffeur trop dense
et quoi ?

une main, simple,
ses lignes en miroir des vôtres
passerelle dessus
cette cascade pierreuse
une main simple
lisse de vouloir
escale d’un vivre encore
est-ce trop pauvre monde
est-ce trop ?

Florence Noël