Dans cette ville étrange

Suis-je étrange dans cette ville étrange ?

cette ville si grande, trop grande pour que je l’aie rêvée
cette langue qui roucoule ou jappe, sans jamais être neutre
et que je ne comprends pas
Suis-je étrange dans cette ville étrange ?
je rencontre des sourires, des gestes d’aides devant mon ignorance
j’apprends les saluts, j’apprends les mets que je désigne du doigt,
je tente de répéter, on me sourit.
Mais les hommes et femmes invisibles,
qui sont les seuls à qui parler
eux à qui on ne sourit pas,
qui se cachent, comme ils le font dans mon pays.

Brigitte Celerier