Archéologue de mes jours, j’exhumerai
les noms des arbres, des fleurs, sur leurs camps
de la mort aucun homme blanc jamais
ne versa une larme : nous, sans mémoire de rien, ni
de l’odeur âcre des racines, ni de l’éveil
immense des marées, ni des mois que la lune
annonce avec l’herbe rouge ou ce rose
sur les branches : les songes, les désirs,
eux aussi enterrés
Giuseppe Conte, L’Océan et l’Enfant
Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para.