Tout vide est plein

Consens à la brisure, c’est là
Que germera ton trop-plein
De crève-cœur, que passera,
Un jour, hors de l’attente, la brise.

Entre cime et abîme, orage,
Un faucon guette l’instant de halte.
À flanc de falaise, une souche
Lui tend le bras, comme lui hors d’âge.

Haute tour, tu nous élèves à ta vue, portée
Par le souffle du soir. Le vol de l’aigle nous rend proche
L’âme errante des Anciens, mais à l’horizon,
Ceux qui s’en vont, peu à peu, s’effacent dans la brume.

Au sommet du mont et du silence,
rien n’est dit, tout est.
Tout vide est plein, tout passé présent,
tout en nous renaît.

[…]

Ne quémande rien. N’attends pas
D’être un jour payé en retour.
Ce que tu donnes trace une voie
Te menant plus loin que tes pas.

François Cheng